La liquidation de Scopelec en décembre 2022 a marqué un tournant dans le secteur des télécommunications français. Cette société tarnaise, acteur majeur de la fibre optique, a laissé derrière elle des centaines de salariés face à un avenir incertain. Un an après cette disparition, nous revenons sur l'histoire de cette entreprise et analysons les parcours de reconversion de ses anciens employés.
La chute de Scopelec : retour sur une liquidation qui a marqué le secteur des télécommunications
La disparition de Scopelec a secoué le monde des télécommunications en France fin 2022. Cette entreprise, qui comptait 2300 salariés, dont 500 en Occitanie, s'est retrouvée dans une situation financière intenable après avoir perdu un contrat majeur avec Orange, entraînant sa mise en liquidation judiciaire.
Le parcours de Scopelec, sous-traitant historique dans le Tarn
Implantée dans le Tarn, Scopelec s'était imposée comme un sous-traitant incontournable dans le domaine de la fibre optique et des télécommunications. La société avait bâti sa réputation sur son expertise technique et sa présence territoriale. En 2021, l'entreprise affichait un chiffre d'affaires de 475 millions d'euros, témoignant de sa position solide dans le secteur. Ses activités couvraient l'installation et la maintenance d'infrastructures de télécommunications à travers la France, avec une forte présence en Occitanie.
Les causes et conséquences immédiates de la liquidation
La chute de Scopelec trouve son origine dans la perte d'un contrat avec Orange, représentant 40% de son chiffre d'affaires, soit environ 150 millions d'euros. Cette rupture a provoqué un effet domino: mise en redressement judiciaire, recherche infructueuse de solutions pérennes, puis liquidation en décembre 2022. Les répercussions ont été directes pour les salariés: 1800 emplois ont d'abord été menacés, avant qu'une reprise partielle par le groupe Circet ne soit actée. Cette reprise n'a toutefois permis de sauvegarder que la moitié des 2300 emplois initiaux, laissant un millier de salariés sans solution immédiate.
Trajectoires professionnelles des anciens salariés : entre réorientation et continuité
Près d'un an après la liquidation de Scopelec en décembre 2022, le parcours des anciens employés de cette entreprise tarnaise spécialisée dans la fibre optique révèle des situations très contrastées. Cette société qui employait 500 personnes en Occitanie et comptait au total 2300 salariés a connu une fin brutale suite à la perte de contrats importants avec Orange, représentant 40% de son chiffre d'affaires estimé à 475 millions d'euros en 2021. La reprise partielle par le groupe Circet a permis de maintenir une partie des postes, mais de nombreux professionnels ont dû se réinventer.
Les salariés ayant retrouvé un emploi dans le même secteur d'activité
La continuité professionnelle dans le domaine des télécommunications s'est principalement matérialisée par l'intégration chez Circet, repreneur partiel de Scopelec. Cette société avait promis de conserver environ la moitié des 2300 emplois initiaux. Aujourd'hui, une centaine d'anciens employés de Scopelec travaillent toujours en Occitanie sous la bannière Circet. Ces professionnels ont été répartis dans différentes antennes régionales à Colomiers, Albi, Castres, Perpignan et Nîmes, ainsi que dans d'autres villes françaises.
Néanmoins, cette transition ne s'est pas faite sans heurts. Freddy Tape, un ancien salarié, témoigne de conditions de travail difficiles chez Circet et affirme qu'environ 80% des anciens de Scopelec auraient quitté l'entreprise depuis la reprise. Cette situation illustre les défis d'adaptation rencontrés par les professionnels malgré le maintien dans leur secteur d'expertise. D'autres anciens salariés ont pu retrouver des postes chez des concurrents du secteur de la fibre optique et des télécommunications, mettant à profit leur expérience dans un marché où les compétences techniques restent recherchées.
Les parcours de reconversion vers d'autres domaines professionnels
Pour un millier de salariés non repris par Circet, la reconversion professionnelle s'est imposée comme une nécessité. Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a été mis en place pour accompagner ces anciens employés dans leur recherche d'emploi ou dans leur formation vers de nouveaux horizons professionnels. Ce PSE, dont une partie du financement avait été demandée à Orange, visait initialement 800 emplois sur les 3600 que comptait l'entreprise à l'échelle nationale.
Les parcours de reconversion ont pris des directions variées. Certains anciens techniciens ont valorisé leurs compétences manuelles et techniques dans des secteurs connexes comme l'électricité, la maintenance industrielle ou le bâtiment. D'autres ont fait le choix d'une réorientation plus radicale, s'engageant dans des formations qualifiantes pour accéder à des métiers sans lien avec leur expérience antérieure. Un an après la liquidation, une partie des anciens salariés reste malheureusement en recherche d'emploi, confrontée aux réalités d'un marché du travail parfois peu réceptif, particulièrement dans certains bassins d'emploi d'Occitanie où les opportunités se font rares. Cette situation souligne les conséquences durables que peut avoir la disparition d'un employeur majeur sur tout un territoire.
L'accompagnement des ex-salariés : dispositifs et soutiens mis en place
La liquidation de Scopelec en décembre 2022 a laissé de nombreux salariés dans une situation professionnelle précaire. Cette entreprise tarnaise spécialisée dans la fibre optique, qui employait 500 personnes en Occitanie et plus de 2300 au niveau national, a vu son activité s'effondrer après la perte de contrats majeurs avec Orange. Face à cette situation, plusieurs mécanismes d'accompagnement ont été mis en œuvre pour soutenir les anciens employés dans leur transition professionnelle.
Les mesures institutionnelles et publiques pour la réinsertion professionnelle
Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a été instauré pour accompagner les salariés non repris par Circet, le groupe qui a racheté une partie des activités de Scopelec. Ce PSE constitue le principal outil institutionnel pour aider près d'un millier d'anciens employés à retrouver un emploi ou à suivre une formation adaptée au secteur des télécommunications. La direction de Scopelec avait notamment sollicité Orange pour financer partiellement ce dispositif, considérant la responsabilité du géant des télécoms dans la chute de l'entreprise après la perte de 40% de son chiffre d'affaires (environ 150 millions d'euros).
Les mesures publiques comprennent également une coordination avec les services de l'emploi en Occitanie et dans les autres régions concernées. Des antennes locales proposent un suivi personnalisé aux ex-salariés, avec des offres de formation ciblées sur les métiers de la fibre optique et des télécommunications. Malgré ces dispositifs, la situation reste complexe pour beaucoup d'anciens de Scopelec qui, un an après la liquidation, sont toujours en recherche d'emploi.
L'entraide et les initiatives collectives entre anciens collègues
Face aux défis du reclassement, d'anciens salariés de Scopelec ont développé des réseaux d'entraide informels. Des groupes se sont formés spontanément, notamment via les réseaux sociaux, pour partager des opportunités d'emploi dans le secteur des télécommunications. Ces initiatives collectives permettent de maintenir un lien social entre les ex-employés tout en facilitant la circulation d'informations sur les possibilités de reconversion.
Le témoignage de Freddy Tape, ancien employé, illustre la solidarité qui s'est créée entre les salariés non repris et ceux ayant intégré Circet. Il relate que les conditions de travail chez le repreneur ont conduit 80% des anciens de Scopelec à quitter l'entreprise, renforçant ainsi les rangs des personnes en recherche d'emploi. Cette situation a paradoxalement renforcé les liens entre ex-collègues qui s'organisent pour s'informer mutuellement des opportunités dans d'autres entreprises du secteur. Certains ont même constitué des groupes de compétences pour proposer leurs services collectivement à des sociétés spécialisées dans l'installation de fibre optique ou la maintenance d'infrastructures de télécommunications en Occitanie et ailleurs en France.